Chaque année, selon les estimations du consulat français à Madrid, plusieurs dizaines de milliers de retraités décident de franchir les Pyrénées pour venir s’installer définitivement en Espagne. Attirés par le coût de la vie plus bas, un climat ensoleillé toute l’année et une sécurité jugée meilleure qu’en France, ces nouveaux expatriés forment une véritable communauté francophone dans les régions côtières du pays. À Alicante, Malaga, Valence ou encore sur les îles Baléares, ils redécouvrent une existence plus simple, plus douce, et surtout, plus sereine.
Jean et Marie, 68 et 65 ans, originaires de Bordeaux, ont décidé il y a trois ans de quitter la France pour s’installer à Malaga, en Andalousie. Leur témoignage reflète celui de milliers de couples qui ont fait le même choix.
« En France, on avait l’impression de subir notre retraite. Les factures augmentaient sans cesse, l’ambiance était morose, et on ne se sentait plus vraiment en sécurité », raconte Jean en sirotant un café sur une terrasse ensoleillée du centre historique. « Ici, tout est différent. On vit dehors, on marche au bord de la mer tous les jours, et surtout, on se sent apaisés. Les gens sont souriants, la vie est moins stressante, et on a retrouvé un vrai rythme de vie. »
Marie renchérit :
« Ce qui nous a le plus frappés, c’est le coût de la vie. Nos courses nous reviennent environ 30 % moins cher qu’en France, les restaurants sont abordables, et pour la santé, on a trouvé des médecins francophones très compétents. Même nos médicaments coûtent moins cher ! »
La qualité de vie en Espagne est souvent citée comme la principale motivation des retraités français. Avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an dans certaines régions comme l’Andalousie, la Costa Blanca ou les Canaries, l’Espagne permet de profiter d’un climat doux et sec, idéal pour les personnes âgées.
Mais au-delà du soleil, beaucoup soulignent un sentiment de sécurité plus fort que dans les grandes villes françaises. Le taux de criminalité y est en moyenne plus bas, et les délits de rue sont moins fréquents. À cela s’ajoute une convivialité méditerranéenne qui séduit : les Espagnols, réputés pour leur sens de la famille et leur accueil chaleureux, facilitent l’intégration des expatriés. Les marchés locaux, les cafés de quartier et les fêtes populaires favorisent une vie sociale intense, loin de la solitude parfois ressentie dans certaines régions françaises.
L’Espagne offre une grande diversité de lieux de vie, chacun avec ses atouts :
- Alicante, sur la Costa Blanca, attire pour son climat tempéré et ses loyers encore abordables. La ville compte déjà une importante communauté francophone.
- Malaga, plus culturelle, séduit par sa vie artistique, ses musées, et son aéroport international qui relie facilement la France.
- Valence allie le charme d’une grande ville moderne à la proximité de la mer, avec un coût de la vie inférieur de près de 25 % à celui de Paris.
- Les îles Baléares, notamment Majorque et Minorque, séduisent les retraités en quête de nature et de tranquillité, tout en restant à quelques heures d’avion de la France.
- Enfin, la Costa Brava, proche de la frontière, reste le compromis idéal pour ceux qui veulent vivre en Espagne tout en gardant un pied en France.
Sur le plan fiscal, les retraités français résidant plus de 183 jours par an en Espagne peuvent bénéficier d’un régime avantageux, notamment si leur pension provient du secteur privé. Certains choisissent également la région de Valence ou de Murcie pour profiter d’un coût immobilier bien inférieur à celui de la Côte d’Azur, tout en vivant dans un cadre balnéaire similaire.
De plus, l’Espagne appartient à l’Union européenne, ce qui facilite les démarches administratives : la sécurité sociale, la carte européenne d’assurance maladie, ou encore le transfert des retraites se font sans complications majeures. Cette simplicité attire les seniors qui redoutent la bureaucratie, souvent jugée plus lourde en France.
Quitter la France pour s’installer en Espagne ne signifie pas fuir son pays, mais chercher une vie plus sereine et équilibrée, affirment de nombreux retraités. Jean et Marie concluent leur témoignage avec un large sourire :
« On ne regrette rien. Ici, on profite de chaque journée. On a des amis espagnols, des voisins français, on fait du bénévolat, et on a même commencé à apprendre la langue. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne reviendra pas en arrière. »
Leur histoire symbolise un mouvement de fond : celui d’une génération qui refuse la morosité et choisit le soleil, la douceur de vivre et la tranquillité. En Espagne, ces retraités trouvent bien plus qu’un lieu de résidence — ils trouvent une nouvelle jeunesse.