Les voitures électriques chinoises commencent progressivement à marquer leur présence sur les routes européennes, ce qui soulève la question : assistons-nous à une invasion de ces véhicules ? En réalité, le terme « invasion » semble quelque peu exagéré, notamment parce que les tarifs appliqués en Europe diffèrent considérablement de ceux en vigueur en Chine. Néanmoins, l’introduction de ces véhicules à des prix compétitifs ne manque pas de susciter des préoccupations chez les concurrents, particulièrement aux États-Unis où il est envisageable que les voitures électriques chinoises puissent être importées massivement via le Mexique.
Sommaire
Pression américaine sur le Mexique
Face à cette perspective, les grands groupes automobiles américains n’ont pas hésité à exercer une pression intense sur les autorités gouvernementales. Ils ont également incité le Mexique à se prémunir contre la concurrence chinoise, une démarche destinée à protéger l’immense industrie automobile américaine opérant sur le territoire mexicain. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits.
Actions et réactions politiques
Durant une réunion en janvier avec les représentants des constructeurs automobiles chinois, les autorités mexicaines ont clairement indiqué que le pays ne leur octroierait pas de subventions. Des sources anonymes ont informé Reuters que le Mexique avait décidé de geler toutes discussions futures avec ces constructeurs. Depuis cette annonce, les responsables mexicains n’ont procédé à aucune rencontre avec les fabricants de voitures chinois. Le Bureau du représentant commercial des États-Unis (USTR) a même encouragé le Mexique à limiter les investissements chinois, mentionnant que l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), qui promeut le libre-échange en Amérique du Nord, « n’était pas conçu pour servir de porte dérobée que les constructeurs automobiles chinois pourraient exploiter. »
La persévérance des constructeurs chinois
Malgré ces obstacles, environ une vingtaine de constructeurs automobiles chinois, y compris BYD avec des modèles comme la Dolphin Mini, la Yuan Plus et la Han, ont établi leur présence au Mexique. Ces véhicules sont pour l’instant importés de Chine et il n’existe pas encore d’usines de fabrication chinoises sur le sol mexicain. Selon des informations de Reuters, BYD cherche activement à obtenir des subventions gouvernementales pour construire une nouvelle usine en Amérique.
Comparaison avec Tesla et ses implications
En décembre, le gouvernement mexicain a accordé 153 millions de dollars de subventions à Tesla pour une usine qui, après certains retards attribués par le PDG Elon Musk à l’intégration de technologies de fabrication avancées, a commencé sa construction en mars. L’établissement de cette usine pourrait potentiellement diminuer la pression sur les constructeurs automobiles américains, car elle réduirait les possibilités pour les constructeurs chinois de contourner les tarifs douaniers.
Impact sur les marchés d’Amérique latine
Les répercussions de cette dynamique sur le marché intérieur mexicain et sur l’Amérique latine en général restent incertaines. Cependant, d’autres pays d’Amérique latine comme l’Argentine, le Brésil et le Chili semblent offrir un terrain fertile pour l’expansion des constructeurs automobiles chinois. Des marques telles que Chery Auto ont même annoncé des projets de construction d’usines en Argentine, impliquant des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars.