À l’aube des Jeux Olympiques, un vent d’inquiétude souffle sur la France avec la crainte d’une possible épidémie due à une augmentation significative des pathologies infectieuses. Cette inquiétude est exacerbée par l’arrivée imminente de flux touristiques durant l’été, facteur qui pourrait amplifier le risque sanitaire. En témoigne la hausse alarmante du nombre de cas de dengue importés, qui a vu un bond spectaculaire, passant de 131 cas au premier trimestre de 2023 à 1 679 cas pour la même période en 2024. Ces chiffres, source de grande préoccupation pour les autorités sanitaires, ont été soulignés par Eric Caumes, éminent infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales de l’AP-HP.
Selon l’expertise de ce spécialiste, la menace principale réside dans les virus transmis par les moustiques, notamment le chikungunya et la dengue. Cette dernière a déjà vu l’émergence de neuf foyers de transmission autochtone en France cette année, cumulant un total de 45 cas. Bien que ces virus soient généralement plus prévalents dans les régions chaudes où le moustique tigre est omniprésent, des cas de dengue ont été également enregistrés en région parisienne en 2023.
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Le défi des épidémies émergentes et des mesures préventives
En matière de prévention, l’infectiologue met en lumière l’existence de deux vaccins. Le premier, développé par le laboratoire Sanofi, est réservé aux personnes ayant déjà été infectées par la dengue. Le second, produit par Takeda, est efficace mais sa disponibilité risque de ne pas être synchronisée avec le pic de l’épidémie. Face à ce constat, il devient impératif de renforcer les mesures de prévention pour contrer la propagation des virus.
Par ailleurs, la dengue n’est pas la seule menace. La France pourrait également faire face à la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, transmise par les piqûres de tiques géantes. La Santé publique France met en garde contre le contact direct avec le sang ou les fluides corporels des animaux ou des êtres humains infectés, un mode de transmission qui accroît significativement le risque de contagion.
L’ombre du virus du Nil Occidental et d’autres pathogènes
Eric Caumes exprime également des préoccupations concernant le virus du Nil Occidental, caractérisé par une grande proportion de cas asymptomatiques qui compliquent le diagnostic et la réponse rapide. Sans traitement ni vaccin actuellement disponibles pour ce virus, l’infectiologue conseille l’usage de vêtements longs et de répulsifs dans les zones à risque.
La variole du singe constitue une autre préoccupation majeure, particulièrement le clade 1 de ce virus qui avait déjà touché une population à risque en France en 2022. Malgré la vaccination de cette population contre le clade 1 à cette époque, une grande partie de la population demeure vulnérable à cette infection, mettant en lumière la nécessité d’une vigilance accrue et de mesures préventives renforcées.
En résumé, alors que la France se prépare à accueillir le monde pour les Jeux Olympiques, elle doit également se préparer à faire face à un éventail de menaces infectieuses. L’urgence de ces menaces exige une réponse coordonnée et proactive pour protéger tant les citoyens que les visiteurs.